Sixième Séminaire intensif


J'étais heureux et ému d'aller à ce séminaire, car cela allait être le dernier intensif de notre formation.

Il avait lieu à nouveau à Habère Poche, notre endroit privilégié.
Le directeur du centre LVT était venu aimablement me chercher à l’arrêt du bus, vendredi soir, et sur place je retrouvai tout de suite Olga en compagnie de Colin, notre co-facilitateur venu tout droit d'Angleterre.
Tessy, qui à nouveau assurait la traduction, arriva le lendemain matin.

Toute la décoration du centre avait été refaite, et c'était devenu très chaleureux : des boiseries de pin sur tous les murs, également fauteuils en pin et coussins de toile bleue à la place des vieux fauteuils métalliques et coussins plastique précédents.

L'équipe avait aussi pour la plus grande partie changé : directeur, cuisiniers, serveurs et hôtesses étaient jeunes, serviables, agréables, et discrets.
Nous étions leurs premiers clients de la saison, et ils étaient aux petits soins, attentifs à nous satisfaire.
La cuisine était plus légère, plus "moderne" et plus digeste. J'avoue que je me suis empiffré, spécialement avec les desserts, en profitant des 'immangés", ou à défaut en demandant un supplément.


Ce n'était pas seulement de la goinfrerie, je testais également ma nouvelle capacité à ingérer n'importe quoi.
J'ai beaucoup exagéré, notamment dans les produits qu'auparavant je ne supportais pas : blé, pomme de terre, produits laitiers, et je n'en ai pas perçu d'inconvénient majeur.
Dans le même cas de figure j'aurais eu antérieurement des conséquences très désagréables : forte tension dans la nuque, blocage respiratoire, diminution des facultés intellectuelles, incapacité à communiquer conduisant à l'isolement et au repli sur soi.

Grâce à ma nouvelle capacité alimentaire, je trouvais une nouvelle liberté, pas seulement organique, mais aussi sociale.
J'envisage plus volontiers ma participation à des évènements où la table est un facteur important dans l'échange et la communication.

Dès le début nous trouvâmes très fort le contact entre nous.
Peut-être était-ce dû à ce sentiment que c'était le dernier intensif.
J'ai aussi pensé à la présence de Colin, très apaisante et sécurisante.
Il était simple, on ne voyait pas de différence entre lui et nous, il restait avec nous aux poses et le soir après dîner, partageant nos conversations et distractions.
Pour certaines d'entre nous, il a très fort représenté le père ou la mère idéales.

Nous entrâmes tout de suite dans les choses essentielles, qui nous préoccupaient chacun dans notre vie.
Je fus frappé de ce que dans ce séminaire nous ne fîmes pas d'atelier spécial d'empathie ou d'écoute, pour améliorer notre technique.
Seule une journée fut consacrée au visionnage d'une cassette montrant Carl Rogers lui-même en action, en relation individuelle, et en groupe. C'était très instructif et émouvant.

Tout le reste du temps fut pris par des échanges en grand groupe, comme s'il semblait urgent à tous de liquider les problèmes personnels et relationnels.
Et je dis bien liquider, car nous fûmes tous frappés par les progrès que nous avions tous fait dans l'appréhension et le règlement de ces problèmes.
C'étaient des questions que nous avions souvent déjà évoquées dans ce groupe, et nous pouvions voir l'évolution de notre attitude au fil du temps : plus réaliste, plus efficace, plus détachée, plus déterminée, plus sereine.

Odette évoqua son nouveau travail dans un organisme de formation pour agriculteurs, et la panique qu'elle éprouvait à ne pas tout maîtriser, à rester avec des questions en suspens.
Elle dut retourner au travail les premiers jours de la semaine, et en revint rassurée : ses collègues se posaient le même questionnement, et elle avait pu avoir avec eux des échanges fructueux.

Joelle avait aussi un nouveau travail dans une association d'aide aux SDF, elle était débordée par le nombre et l'ampleur de la tâche, et se heurtait à l'indifférence et l'incompréhension de ses collègues.
D'où ce sentiment que le service social peut manquer d'humanité.

Bruno évoque comme il a des difficultés à expliquer ce qu'il fait à ses collègues et sa direction, ce qui me renvoie aux miennes pour présenter le katsugen ou l'ACP.
On parle de créativité, du fonctionnement intuitif des enfants, et de comment les écouter et répondre à leurs questions.
Laurence dit comme elle se sent bien la plupart du temps située dans son centre, mais que cela peut être encore facilement ébranlé par une influence extérieure fortuite. Cela la trouble d'être encore si fragile.

Mireille a eu du mal à quitter sa famille, et ne se sent pas à sa place parmi nous, à moitié là, à moitié chez elle, et nulle part en fin de compte.
Elle a d'ailleurs une énorme sinusite qui l'handicape et l'obligera à aller consulter 2 fois en ville.
Elle se pose la question de sa responsabilité dans les problèmes de son fils aîné, et si cela est rattrapable.
Beaucoup se sentent concernés et Colin dit qu'on ne peut prétendre être un parent parfait, mais qu'on peut être un suffisamment bon parent.

Le lundi matin Colin s'excuse de ne pas être au mieux de sa forme, car il est perturbé par la mort d'un ami très cher et de son chat.
Cela déstabilise une participante, car cela la renvoie à sa mère, qu'elle a toujours connue dépressive, triste, et dont elle n'a pu recevoir le soutien moral et affectif (et encore actuellement) dont elle avait besoin.

Marielle lui donna du conseil et du soutien, et trop longuement au risque de l'interrompre, à un moment où il me semblait qu'elle allait descendre très profond en elle.
J'étais parti du séminaire précédent avec l'idée de ne plus rien laisser passer spécialement de Marielle, car jusque là je n'avais jamais osé rien lui dire sur ses "débordements".
Je pris le risque de lui dire comme je ressentais son intervention, et elle l'accepta bien volontiers.
Par contre, je reçus les foudres de deux autres participantes, amies de Marielle, qui prirent sa défense.

Je les écoutai sereinement et avec ouverture, sans polémiquer.
Ce ne fut que le lendemain, après en avoir mal dormi, que je pris conscience que je me sentais mal de ces "attaques", et dus exprimer que je me sentais triste et faible, contrairement à mon optimisme et dynamisme du début.

Joelle m'expliqua tout de suite, en me prenant la main, qu'elle avait apprécié mon écoute tranquille et qu'elle n'avait plus peur de moi comme au début de la formation.

Je dus solliciter Raymonde pour qu'elle me parle, car elle s'exprimait habituellement peu souvent, et elle me dit qu'il s'agissait encore là de sa difficulté coutumière à employer les bons mots. Elle m'assura de son estime et de son amour, et je fus rassuré.

Je pus dire que les interventions de Marielle me ramenaient dans ma vie d'enfant à une personne qui parlait fort sans jamais m'écouter ni me laisser la parole.
J'évoquai aussi la crainte que j'avais de perdre l'amour de ma mère si j'abandonnais l'idéologie de la famille, le communisme.
Mais je n'y pensais même pas alors, conditionné comme j'étais (on disait "éduqué"), à l'époque. Je n'en fus conscient que bien plus tard, quand j'eus mon existence indépendante.

Mon état de faiblesse se transforma en état d'ouverture, de communication directe, de libre circulation des sentiments, des émotions, des sensations.
C'était très agréable, je baignais comme dans un océan de tendresse, et j'étais souvent dans un geste tendre et confiant avec l'une ou l'autre de mes partenaires.
C'est une sensation forte qui me reste de ce séminaire, et va sans doute persister, je le crois.
Comme une sorte de point de référence, qui me permettra d'apprécier et de mesurer la valeur de mes actuelles et futures relations.

Plusieurs m'ont dit que de violent au début, j'étais devenu doux.
Au début elles avaient peur de moi, mais plus maintenant.
Même si ma formation n'aura servi qu'à ça, quel résultat !
Pouvoir se changer soi-même dans sa façon d'être, cela n'a pas de prix, ni en argent ni en temps.

C'est vrai, on a l'impression de payer cher cette formation, et quelquefois d'y perdre son temps, dans les arcanes imprévisibles de la non-directivité.

Mais finalement, et on ne sait pas précisément trop pourquoi, grâce à l'effet diffus et global de l'approche, le résultat principal est là : on a fondamentalement changé ses attitudes.

Mardi nous nous séparâmes en deux et je participai à un mini-groupe centré sur la mise en place des groupes de rencontre, facilité par Colin.
Nous étions dans une salle au premier, et dûmes nous envelopper dans des couvertures pour ne pas souffrir du froid.

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Ce que j'en retiens, concernant la facilitation :

Les théories servent à nous rassurer sur ce que nous faisons, et ne font que simplifier la réalité, pour gérer notre propre anxiété.

Le bambou, solide et flexible, est plein à l'extérieur et vide au centre.

Fais moins afin de faire plus.

Si je n'impose pas à l'autre, il devient lui-même (Lao Tseu).

Jamais savoir mieux, jamais savoir le premier (CG Jung)

Etre soi-même est plus thérapeutique que s'attacher formellement aux trois attitudes.
D'où : être son meilleur soi thérapeutique.

Cette journée a dû être fatigante pour les deux sous-groupes, car le soir à la réunion en grand groupe, on termina en un concours de gros mots et de grossièretés comparées dans les différentes langues connues de nous.

Mercredi est traditionnellement après-midi de repos.
Bien heureusement, ce fut le seul jour de la semaine où il fit beau, ce qui me donna envie de faire une petite ballade en montagne, dont je ramenai quelques photos.

Jeudi, à notre demande, Colin nous fit encore part (brièvement) de quelques données théoriques :

Sur les causes du résultat thérapeutique, quelle que soit l'approche :
- 15 % sont dus à l'effet placebo
- 15 % aux dons ou à la technique du thérapeute
- 30 % à la qualité de la relation
- 40 % à la motivation du client, aux variables du client (stress, confiance, etc...)

Il est important d'accepter toutes les parties du client, les positives comme les négatives. Ce point de vue se rapproche de celui du Dialogue Intérieur

Les 9 points auxquels devrait satisfaire le thérapeute ACP (d'après J.K. Wood) :

1 - Croire dans la tendance actualisante, ou directionnelle, ou formative
(id dans le Katsugen)
2 - Avoir la volonté d'aider (engagement)
3 - l'intention d'être efficace vers un objectif
4 - Avoir compassion et respect, dans un but d'autonomie et de dignité
5 - Etre flexible et souple en pensée et action
6 - Avoir l'ouverture d'esprit vers les nouveaux apprentissages et découvertes
7 - Etre capable de concentration intense et comprendre clairement le fil conducteur.
Capter la réalité linéaire bout par bout et en avoir en même temps une perception globale
8 - Etre tolérant envers les incertitudes et les ambiguïtés
9 - Avoir sens de l'humour, humilité et curiosité

Après le repas de midi nous regardâmes le film "la vie est belle" de Capra.

Je remarque que je suis à l'aise et en confiance avec toutes les personnes du groupe, mais toujours pas avec Nathalie.
Comme je suis décidément dans la période "on règle tout", je le lui dis.
Je remarque que sa tenue vestimentaire joue un rôle dans ma retenue.
En "m'introspectant" davantage, je trouve au fond de moi, dans ma relation avec elle, une peur de la sexualité.

Elle semble gênée et demande si elle doit répondre.
Marielle trouve ce thème scabreux et insupportable et sort, donnant le signal de la fin, car c'est l'heure de dîner depuis longtemps.

Vendredi matin Odette et Mireille font l'expérience de cofaciliter le grand groupe.
Les cofacilitateurs en titre se mettent de côté et prennent des notes.
C'est Sylvianne, qui d'ordinaire s'exprime très peu, qui va prendre la parole d'une façon très soutenue pendant 1h20, aidée par un groupe très attentif et intervenant à bon escient.
Les deux facilitatrices à l'essai ont peu de chose à faire et ne se démarquent pas de l'ensemble du groupe.

A la reprise on n'a pas le temps de commenter que Joelle se lance dans son problème personnel avec son mari, avec lequel elle est en instance de divorce.
On remarque comment elle appréhende la situation d'une autre façon, distinguant correctement ce qui lui appartient et ne prenant plus en charge les états d'âme de son mari.

Raymonde, qui a un problème de harcèlement avec son ami, s'exprime également avec fermeté, clairvoyance, dans la reconnaissance de ses propres besoins d'indépendance et de respect.
Alors que son problème habituel était de s'écrouler en larmes, elle n'a eu que quelques pleurs tout à fait normaux vu la circonstance.

L'après-midi, on fait avec retard le feed back sur la facilitation du matin.
Les facilitatrices volontaires auraient préféré avoir un rôle plus actif ; mais c'est justement une compétence importante des facilitateurs que de savoir s'effacer pour laisser agir le groupe par lui-même.
Dans un groupe plus débutant, la situation aurait sans doute été différente.

Un retour de Bruno (j'ai été rectifié) est mal reçu par Sylvianne.
On croit d'abord qu'il ne s'agit que d'une question de vocabulaire, comme souvent et cela est alors vite réglé, mais on s'enlise, chacun ne se sentant compris ni accepté par l'autre.

Plusieurs (dont moi) s'en mêlent, ne faisant qu'ajouter à la confusion.

Bruno est très affecté par cette incompréhension, et je suis sensible à sa fragilité que je n'avais pas bien évaluée jusqu'alors.
Je le voyais plutôt comme quelqu'un qui assure, à l'aise dans ses feed-backs positivants, et je croyais voir là ressortir un comportement professionnel tel que j'imaginais qu'il pouvait avoir habituellement.
Cela ne me gênait pas mais me semblait un peu décalé et c'était sans doute ce qui faisait obstacle à une relation plus profonde entre moi et lui.

Encore une fois, comme c'était pour moi l'époque de la grande lessive, je pris le risque de le lui dire.
Une ou deux autres renchérirent, de façon plus directe encore.
Il sembla bien le prendre.
Mais le soir au repas et longtemps après il était en longue discussion avec ses voisines, et ce que j'en entendais me faisait croire que mon intervention était très mal passée. A mon approche, je ressentis de sa part une fermeture.

Un jour après, Nathalie semble toujours affectée par ma crainte de la sexualité avec elle.
J'arrive à surmonter ma retenue et lui demander de lui parler. Je suis bien reçu.
Je lui dis qu'il s'agit de moi avec moi, et que cela m'a aidé d'identifier et de nommer ma peur, et qu'il me semble que ce que j'ai à faire, c'est de l'accepter et de vivre avec.
Je me sens alors plus à l'aise, et à table j'ai pu m'asseoir à côté d'elle, non sans lui dire, en plaisantant : "Je viens affronter ma peur".

Mais le lendemain elle est restée au lit, puis est partie chez elle sans dire au revoir au groupe, en laissant seulement un petit mot au "paper board" disant qu'elle avait besoin de calme, de tranquillité et de repos.

Pour sa part Bruno a exprimé qu'il ne voulait plus du tout qu'on reparle de l'évènement de la veille, et est parti lui aussi plus tôt, nous laissant dans une étrange sensation de vide, d'inachevé, de baisse d'énergie.

Le groupe était dans un grand et long silence pesant et n'arrivait pas à démarrer, comme dans la mélasse.
Nous nous exprimâmes sur ces départs, puis je développai sur ma relation à Bruno, ce qu'il représentait pour moi, le seul autre homme du groupe.
Très différent de moi, il symbolisait ma relation à l'homme, les hommes, avec qui j'ai toujours eu tant de difficultés.
Il m'évoquait aussi ma relation à la sexualité, mais j'étais gêné d'en parler surtout devant Mireille, qui avait rejeté ce thème la dernière fois que je l'ai abordé.
Mais elle me rassura et je me sentis libre, et devant une écoute très attentive et que je sentais très positive et bienveillante, je parlai de mon expérience sur ce thème d'une façon très profonde et complète, comme je ne l'avais jamais fait.
J'étais un peu embêté de prendre tout ce temps, mais là aussi on me rassura, et je me dis comme c'était curieux que d'un départ difficile où personne ne savait que dire on était arrivé à un échange passionnant, difficile au début mais coulant et gai à la fin, où chacun se sentait impliqué.
C'était arrivé parce que j'avais eu, tout le long de mon temps d'écoute, beaucoup de retours de différentes personnes, qui m'avaient relancé et mis en confiance.
J'avais vraiment reçu une écoute active exemplaire.



Je me sentis transformé à la fin de cette écoute, comme re-né.
J'avais l'impression qu'au sortir de ce séminaire j'allais vraiment avoir une attitude nouvelle dans ma vie, cela me donnait espoir et joie.
J'avais retrouvé ma forme du début.

Je terminerai ce compte rendu sur une dernière parole de Colin :

"Les bateaux sont en sécurité au port, mais ce n'est pas pour ça qu'on construit des bateaux."


13ème Séminaire de WE

J'avais été prévenu qu'à ce séminaire nous aurions comme intervenant André de Peretti.
Mais lorsque je reçus la confirmation écrite, je vis qu'il s'agirait d'une conférence, ouverte à d'autres personnes, portant sur samedi et dimanche, et que le vendredi nous aurions comme facilitateur Patrick Kauffman.
Ce ne serait donc pas du tout l'ambiance habituelle, et me sentis très contrarié.
Cependant je me disais que je pourrais au moins profiter de mes compagnes de groupe durant les pauses, et que cela allait peut-être compenser.
Je ne pouvais pas refuser tout apport théorique, même si je me sentais tout à fait capable d'appréhender seul cet aspect, par les livres.
Je m'étais engagé dans cette formation, et mes formateurs avaient jugé bon de mettre en place cette formule, une seule fois durant les trois ans.
Je pouvais moi aussi faire une seule fois un effort et y aller voir.

J'eus jusqu'au dernier moment une forte appréhension de me trouver dans un contexte où je ne pourrais pas m'exprimer (j'avais l'image de la bouche fermée par du sparadrap), et j'avais une forte réticence à envisager d'y aller.
Jusqu'au moment où je pus m'en ouvrir à ma compagne, dont l'écoute non-intervenante m'apaisa.

Aussi j'arrivai au rendez-vous très serein, heureusement pour moi, car ce que je craignais arriva :
Les retards d'arrivée (à cause des conditions météo, principalement) s'échelonnèrent sur tout l'après-midi, et on resta dans des considérations informatives et pratiques, jusqu'à une heure très avancée.

Ce ne fut qu'en tout fin d'après midi que deux ou trois participantes parlèrent de choses très personnelles, et je fus surpris et gêné des réponses de Patrick, qui me semblaient plus bloquer et déconcerter les intervenantes que les aider à aller plus loin.
Je ne pus m'empêcher de lui en faire la remarque, et encore une fois, si mes paroles semblaient justes, mon ton choqua par sa dureté.
J'avais encore une fois mis le pavé dans la mare, mais après tout puisque Patrick revendiquait sa différence, je pouvais moi aussi affirmer la mienne, ce que je fis.
Mais je me sentais un peu mal à l'aise car, comme d'habitude, certaines ressentaient comme moi, d'autres non, et j'avais un peu l'impression d'avoir semé la zizanie.

Huguette avait trouvé un job dans un centre de vie, comme éducatrice auprès de jeunes en difficulté.
Joelle se sentait bien dans son boulot d'aide à des SDF, recevait quelques clients en privé, et prenait plein de contacts pour une évolution future.
Odette se sentait toujours bien dans son nouveau job de mise en place d'une formation d'agriculteurs.

Une bonne surprise fut que je retrouvai tout de même Olga, qui accompagnait le groupe 16, également venu pour la conférence de De Peretti.
Je fus très intéressé de les rencontrer, et très heureux de constater que nous entrâmes en communication très vite, comme si nous faisions également partie du même groupe.
Cela me réchauffa le coeur, car je me dis qu'avec l'ACP j'entrais réellement dans une grande famille.

Nous fûmes donc environ 35 en cercle avec André.
c'était un petit bonhomme tout sec, au regard très vif, aux remarques mordantes.
J'étais arrivé en retard en amenant ma chaise personnelle, et il m'avait demandé pourquoi, tant que j'y étais, je n'avais pas amené mon lit.

Il ne fit pas de cours magistral, mais s'attacha à susciter nos questions, auxquelles il répondait d'une façon très détaillée et circonstanciée.
La matinée se passa très agréablement, et ma crainte de m'ennuyer s'évanouit, tant André répondait d'une façon pertinente, documentée, vivante, à propos.
Rien que le ton de sa voix était agréable : c'était une voix riche en nuances, qui venait de l'intérieur.



L'après-midi fut un peu différent. Peut-être la fatigue du repas, car on avait repris très vite, à 14h, sans prendre le temps de faire une sieste.
J'étais moins attentif, et André s'embarquait dans des histoires très détaillées dont une au moins ne me sembla n'avoir qu'un très très lointain rapport avec l'ACP : Comment je ne sais plus quel roi africain avait offert à Charles X une girafe.
Je croyais rêver et me demandais ce que je foutais là, mais n'osais pas jeter un pavé dans cette mare là, et les autres non plus sans doute, car il prit tout le temps de raconter tous les aspects de l'aventure de cette girafe, pour terminer en disant : Mais au fait, pourquoi est-ce que je vous racontais ça ?

Le dimanche matin fut repris sur le ton du samedi matin, très vif, efficace, précis, mais j'étais tout de même un peu ennuyé que ce soit si différent de nos réunions habituelles, où les interactions se font entre nous.
Là, toute l'attention était dirigée vers André, et toute l'information venait de lui. C'était unipolaire.
Seuls un ou deux de l'assistance exprimèrent leurs sentiments personnels, dont moi quand André nous demanda pourquoi nous avions choisi l'ACP.
J'avais l'impression que nous étions devenus des adulateurs, et incapables, comme moi, d'exprimer la moindre critique, même si nous en ressentions l'envie.
André dut s'en rendre compte, car il nous dit à plusieurs reprises que nous étions très gentils avec lui.
Il me vint à l'esprit cette parole Zen : "Si tu rencontres Bouddha, tue le"
Mais je n'osai pas exprimer cela dans le groupe.

Le samedi soir il nous arriva une drôle d'aventure.
Je restais d'habitude bavarder tard le soir avec les mêmes personnes, et cette fois nous nous dîmes, comme nous n'avions pas eu notre formule de rencontre habituelle dans la journée, que nous pourrions élargir ce petit groupe en proposant aux autres d'y participer.
Après le dîner, alors que j'attendais avec quelques autres que tous ceux qui avaient dit venir viennent, j'eus comme un choc d'apprendre que Patrick venait aussi.
Il passait là et me dit : "Ne t'inquiète pas, Yves, je me tairai", et il alla s'attabler avec André un peu plus loin.
Cela ne faisait tout de même pas mon affaire, car cela allait changer pour moi toute l'ambiance du groupe.
Ma difficulté de relation avec Patrick risquait de monopoliser la soirée, et je ne ressentais pas cela pressant, nécessaire à traiter tout de suite.
C'est vrai que, vu la fin prochaine de notre formation, je n'aurais sans doute plus l'occasion de travailler avec lui.
Mais il me semblait très fortement que tout le monde était fatigué, et je ne voulais pas imposer cela au groupe.

Aussi j'étais comme immobilisé et me sondais pour savoir quelle décision prendre : participer moi-même à ce groupe ou pas.
Odette me pressait et m'empêchait de réfléchir. Je lui répondis sèchement et la vexai.
L'heure du rendez-vous était venue et les autres avaient commencé à se réunir dans la salle prévue pour.
Laurence se proposa pour rester avec moi et m'aider dans ma décision. J'acceptai.

Mireille qui venait d'arriver demanda quel était le problème et dit que c'était très simple : il suffisait de demander à Patrick de ne pas venir.
Le voyant discuter activement avec André, je me dis qu'il préfèrerait sans doute rester avec lui. J'acquiesçai pour qu'elle aille le sonder, mais elle y alla instantanément sans que j'ai eu le temps de lui exprimer le fond de ma pensée.
Quand elle revint, je fus attéré d'apprendre qu'elle lui avait dit que le groupe préférait se réunir sans lui. Ce n'était pas vrai du tout ; il n'y avait que moi qui ne voulait pas me réunir avec lui. Et ma seule alternative, c'était j'y vais, ou j'y vais pas, mais pas de refuser à Patrick d'y venir.

Je me sentais très gêné vis à vis du groupe, et dans une voie sans issue.
Odette arriva furax pour nous demander ce qu'on faisait, mais, voyant nos têtes, se calma tout de suite. elle nous emmena dans le groupe pour en parler.
Tout le monde se sentait très frustré de la tournure qu'avait prise la situation.
On parla de manque d'organisation et de concertation.
La plupart, se sentant très fatiguées partirent, et nous restâmes à notre petit quatuor habituel.

Nous pûmes approfondir le sens de nos réactions, qui avaient été très vives et émotionnelles. Nous prîmes conscience de choses importantes, et eûmes l'impression, grâce à cet évènement fortuit, d'avoir fait un travail de qualité sur nous-mêmes, sans animateur, simplement par notre écoute mutuelle.
Je conclus que nous avions vécu un psychodrame spontané, et l'avions bien géré.
Il me semblait que nos liens, grâce à cette histoire, s'étaient encore renforcés.

Je me tenais à distance d'André, car il se présentait comme le porte parole de l'ACP, mais je ne trouvais pas très ACP de monopoliser l'attention, d'être le centre de préoccupation de tout un groupe, et de tant parler. Trop de présence.

Colin Lago, facilitateur du séminaire précédent, m'avait beaucoup plus impressionné comme démonstration vivante de ce qu'était l'ACP.
Avec lui, j'était en plein dedans. Avec André, on en parlait, mais je ne la vivais pas.
Etait-ce vraiment intéressant, et nécessaire ?

J'éprouvais cependant beaucoup de sympathie pour ce petit bonhomme, et étais surtout très impressionné de sa vitalité, de son dynamisme, qui semblaient celles d'un jeune homme. Il me dit pourtant avoir 86 ans et demie !
Au moment des adieux, je lui serrai la main, et je la sentis très vivante et chaude.
Cela m'encouragea pour lui proposer de lui envoyer les photos que j'avais prises de lui.
J'eus la surprise de le retrouver dans le train, avec Olga, Patrick et Melchior, qui était venu le dimanche.
Nous voyageâmes ensemble jusqu'à la gare de Lyon, et lui fis la bise au moment de le quitter.



14ème Séminaire de WE

Au moment d'aller à ce séminaire, je me sentais très serein et "en ordre" avec moi-même, bien dans ma peau, tourné vers l'avenir.
J'éprouvais un immense plaisir à l'idée de retrouver un groupe de personnes proches, en qui je pourrais mettre toute ma confiance.
Je n'avais pas de problème particulier à apporter.
Cela eut lieu au CREPS de Chatenay-Malabry, avec Olga, et Barbara que nous voyions pour la deuxième fois.

Le vendredi après-midi comme d'habitude fut très mou, tout le monde étant fatigué par le voyage.
Une préoccupation partagée fut que nous étions à l'avant dernier WE de notre formation de 3 ans, et qu'il semblait nécessaire de faire quelque chose de spécial pour la clore d'une bonne façon.
Certaines firent le point d'où elles en étaient en ce moment.
Pour ma part je relevai que j'en étais au stade de revendiquer ma place, de vouloir recevoir des autres, dans la vie courante, à l'image de ce que je reçois d'attention, de respect, de chaleur, dans ce groupe.

Le soir à la cafétéria je fus fasciné par ce que Laurence, qui s'était installée comme thérapeute depuis déjà deux ans, me raconta de sa vie professionnelle.
Comment elle avait aidé une personne très perturbée en allant jusqu'à l'accompagner chez la gynéco, puis chez le psychiatre, au mépris des règles classiques qui demandent qu'on ne sorte jamais de son cabinet.
Cela lui avait permis de nouer un très bon contact avec le psychiatre, l'assistante sociale, et les infirmiers psys, ravis de voir enfin une psychothérapeute venir les voir.

Le succès important et rapide qu'elle avait eu avec son premier client enfant, rien qu'en le laissant jouer avec des peintures, de la pâte à modeler et autres instruments artistiques.
Comment son rapport avec cet enfant avait fait évoluer son attitude thérapeutique, et que cette influence se diffusait dans ses entretiens avec les clients adultes.
Cela me donna envie, pour mes futures séances de supervision, de faire partie de la même équipe qu'elle, et nous convînmes de nous retrouver pour cela à Paris.

Le lendemain fut justement largement consacré à de la supervision.
Laurence exposa le cas de cet enfant, qui lui posait le problème des limites.
Au début très réservé et inhibé, cet enfant se laissait aller maintenant à toute sa spontanéité, et elle s'inquiétait de jusqu'où cela pourrait bien aller, par rapport à sa moquette, ses murs, et même son intégrité physique (jet de ciseaux, par exemple).
Il lui fut répondu qu'après avoir permis à cette enfant de retrouver sa vie spontanée, elle avait peut-être maintenant à lui apprendre comment la gérer en société, d'une façon acceptable pour les autres.

Huguette posa elle aussi une question de limites.
Nouvelle éducatrice dans un foyer de vie, elle se voyait obligée d'employer l'autorité pour arriver à quelque chose avec certains pensionnaires.
Elle se demandait si elle n'allait pas à la longue devenir comme les autres éducateurs, blindée et dure.
Affaire à suivre.

Odette avait accepté un poste d'enseignante en économie dans un lycée agricole.
Là aussi, problème de limites.
Comment éviter le chahut, le manque de respect, comment capter l'attention sur la matière du cours ?
Elle put dialoguer à coeur ouvert avec ses élèves, et en discuter avec un prof ancien et expérimenté, qui lui donna la trame de ses propres cours, pour lui servir de cadre de référence.
Affaire à suivre également, mais déjà en bonne voie.

Joelle, qui aidait à la réinsertion de SDF, RMistes, etc..., éprouvait de la difficulté à entrer en contact avec les entreprises pour présenter ses clients.
On lui fit remarquer qu'elle avait une vision de l'entreprise comme monolithique, immuable et écrasante, alors qu'elle était faite d'hommes et de femmes singulier(e)s, avec qui elle pouvait nouer contact individuellement et personnellement.
Mais qu'il fallait pour cela beaucoup de patience, de confiance et de persévérance.
Bruno nous fit même savoir qu'il avait rencontré sa femme comme ça, en étant démarché pour le placement de personnes en difficulté.

Mais on n'en resta pas aux "anodines" questions professionnelles.
En en parlant, les intéressées furent amenées dans des domaines personnels très chargés d'émotions, et la journée fut, à ma grande surprise très vite extrêmement intense.
Ces moments de forte intensité avaient été précédés par de très grands silences, et je me dis que sans ces silences ces choses profondes n'auraient pas pu surgir.
Intérieurement, je remerciai Olga, qui permettait cela.

Le soir, sans doute fatigués par le travail intense, tout le monde se coucha très tôt.

Le lendemain matin, la question qui était dans toutes les lèvres et dans tous les esprits, mais n'avait pas pu être abordée le séminaire précédent puisque c'était une conférence, fut soulevée, merci pour elle, par Barbara.
Elle regrettait le silence, l'absence même, de Bruno.

Il dit que les choses étaient encore dans l'état où elles avaient provoqué son blocage et son retrait au dernier intensif.
Anne s'excusa pour le manque d'empathie qu'elle avait montré à ce moment là.
Je lui exprimai que mes "critiques" avaient été faites dans un désir d'honnêteté pour occuper ma vraie place face à lui, dans un désir de dépasser les apparences et avoir une relation plus authentique.
Que je me sentais pour cela un peu pressé par le temps, puisque nous approchions de la fin de la formation.
Au fur et à mesure que nous nous exprimions, il s'ouvrait et se détendait.

Je me risquai alors à évoquer ce qui avait provoqué la discorde, la simple différence d'interprétation sur le mot "rectifier", entre lui et Sylvianne.
Ils purent en parler calmement, en exprimant ce que cela représentait en eux, profondément.
J'eus l'infinie joie de ressentir que ce problème était résolu.
Cela aurait été dur de terminer la formation avec ce problème inachevé.
Et j'étais vraiment surpris et émerveillé de voir que, malgré que cela semblait complètement bloqué, douloureux, et intouchable, cela avait été si facile !

Nous avions vraiment fait de gros progrès, et nous allions pouvoir consacrer notre dernier séminaire non pas à régler les problèmes en suspens, puisqu'il me semblait que c'était déjà fait, mais à nous quitter en beauté, d'une façon qui reste encore à définir.
Je sais déjà que le lieu sera exceptionnel, à Samoens, en Haute Savoie.


Le dernier WE ...avec Olga et Giovanella.

Ce dernier WE de notre formation eut donc lieu à Samoens comme prévu, ce qui ne m'arrangeait pas trop vu la distance à parcourir pour un simple WE.
D'ailleurs, dans mes réservations d'horaires, je confondis l'heure de fin de stage avec celle d'un intensif, ce qui m'obligea à partir le dimanche avant la fin.
Je n'aimais pas quand d'autres participants faisaient cela, mais pour une (et dernière) fois, je pouvais bien me le permettre.
Je ne fus pas le seul à prendre des libertés durant ce stage.
Etait-ce le lieu, qui invitait à la décontraction et faisait oublier le temps ?
Ou, pour notre dernier WE, nous laissions nous aller ?
Je trouvai, et d'autres aussi en firent la remarque, que souvent l'atmosphère n'y était pas, qu'il était difficile de parler de choses profondes et importantes.
Etait-ce une réaction de protection, pour nous permettre de nous quitter sur une note légère ?

Il y eut cependant des moments très intenses.
Le premier me concerna de très près, et vous aussi chers lecteurs.

Une participante, nostalgique de la fin prochaine de notre formation et de l'imminente dispersion de notre groupe, se souvint que je faisais un compte rendu et le consulta sur internet.
Elle fut d'abord ravie de retrouver cette chronologie de nos rencontres, dont bien des détails avaient déjà fui sa mémoire.
Puis elle se rendit compte que, par certains détails que je donnais, même si je changeais les noms, ses collègues de travail pourraient la reconnaître.

Elle ressentit cela comme insupportable, et quand elle nous en fit part, dès le vendredi, elle était dans un état émotionnel très intense.

J'écoutai cela avec grande surprise, car je croyais que l'existence de mon site, et son contenu, étaient bien connus depuis le début.
Apparemment pas par tout le monde.
D'autre encore tombèrent des nues.
"Comment, tu notes tout ce qu'on dit et tu le publies sur internet ?"

Je commençai à me sentir mal à l'aise comme un enfant à qui les adultes reprochent quelque chose, qui ne comprend pas très bien où il a fait la connerie, et qui se demande quelle punition va lui tomber sur la tête.

Il y eut aussi la question des photos.
J'avais demandé l'autorisation en groupe, au moment du séminaire de St Jacut, mais cela avait apparemment échappé à certaines, qui refusaient absolument la publication de leur image.

Bien que très mal à l'aise je restai stoïque, proposant d'enlever tout ce qui pouvait prêter à litige.

J'eus heureusement pour moi le soutien de Laurence, qui lisait régulièrement mon compte rendu sans s'être jamais demandé si on pouvait la reconnaître.
En fin de séance j'eus bien besoin de son accolade.

Olga dit avoir lu les premiers écrits, sans y avoir trouvé rien à redire. Que je parlais surtout de moi.


La personne avait tiré une impression, qu'on faisait circuler.
Giovanella s'y attarda longuement, pour mieux se rendre compte.
Elle aussi dit que les détails donnés là ne concernaient que moi.

Cela me rassura car ces avis autorisés concordaient avec ce que j'avais voulu faire.
Je dis qu'en cas de bévues par ci par là, j'étais prêt à les corriger.

Le lendemain matin j'éprouvai quand même le besoin de m'exprimer sur ce que je ressentais à propos de cette affaire.
Je voulais bien enlever tout ce qui concernait gilberte, mais cela me faisait comme si c'était une partie de moi, que j'ôtais.
Que si j'enlevais ce qui la concernait, puis si une autre aussi me le demandait, puis une autre, alors il ne resterait plus rien.

J'avais écrit tout cela pour me souvenir, car d'un jour à l'autre j'oublie tout, et je l'avais publié pour que d'autres puissent se rendre compte, à travers ma vision personnelle, ce qu'est ce genre de formation.

Ce n'est pas ce que beaucoup pourraient imaginer, en référence aux styles de formations les plus répandues : Ce n'est ni intellectuel ni théorique (bien qu'il y en ait aussi), c'est avant tout expérientiel, et je fais part, comme mis dans le titre, de mon expérience personnelle.

Une autre personne du groupe aurait voulu faire le même compte-rendu, elle aurait écrit des choses très différentes, selon son propre vécu.

En outre, pour moi, ce compte rendu est la continuation de ce que j'avais commencé sur ce site sous le chapitre "Recherches thérapeutiques", où je raconte mon expérience des différentes thérapies que j'ai suivies.

J'ai raconté mon itinéraire thérapeutique, parce que j'ai trop souffert de ne rien pouvoir en dire à quiconque "au moment des faits", sous peine d'exclusion et de rejet. (sauf à mon thérapeute, heureusement qu'il était là).

J'ai aussi voulu témoigner que, lorsqu'on a les problèmes du même genre que moi, il y a des moyens divers pour s'en sortir.

Ces trois ans étaient une formation, mais aussi et surtout une thérapie.
La formation sans la thérapie n'aurait pas eu de sens, elle ne serait restée que théorique, extérieure à moi.
J'ai bien profité de l'aspect thérapeutique de cette formation, et rien que cela peut justifier que j'y sois venu.

Avant de m'engager, au début, je me demandais si mon âge justifiait que je la suive, car ma carrière professionnelle était derrière moi.
Mais à présent je ne me pose plus cette question.
J'en ai profité pour moi, et mon bien être me permet d'en faire profiter, et largement, mes proches, mes amis, et toutes les personnes que je rencontre.

Je ne me pose plus le problème de la profession.
Je rencontre des personnes, et avec elles, je suis ACP.
C'est tout simple.

Pour en revenir à ce problème de site et de vie privée, je fus dans doute compris, car on me proposa de seulement enlever les dates des sessions, et je proposai pour ma part de mettre les photos à part, sur un emplacement codé.

Nous tombâmes d'accord et dans les bras l'un de l'autre.
Ce fut très chouette.
Laurence se joignit à nous et nous restâmes longtemps à trois à mélanger nos énergies à celles du ciel et de la terre (mon impression personnelle ! )

Bon, je résume rapidement le reste :

Certaines pleurèrent, une se sentit même fortement perturbée, d'autres restèrent stoïques, comme moi.

J'avais intégré que c'était la fin, et je me sentais comme un étudiant en fin d'études, qui va bientôt rentrer chez lui avec son diplôme en poche, pour une nouvelle vie riche des opportunités que sa formation lui permettra de concrétiser.

Nous fîmes un cadeau à Giovanella et Olga.
A Giovanella un joli miroir dans un châssis en bois repliable,

A Olga un couvre siège relaxant et stimulant, pour l'aider dans ses longues heures de facilitation assise sur des sièges pas toujours confortables, et lors de ses déplacements en voiture.

Je crois que j'ai un peu bâclé ce dernier compte-rendu.
Je me suis senti démotivé même si on a pu trouver un arrangement pour maintenir ces notes personnelles en ligne.
Heureusement que cela ne m'est arrivé qu'à la dernière session.
Je me demandais bien pourquoi, d'ailleurs....
Encore protégé par ma bonne étoile...

Au fait, la soirée du samedi, on s'est bien amusés, et on a fini par trouver un nom pour le groupe (il était temps):
C'est le groupe "Nichons".
(Je précise quelques années plus tard que ce nom est tombé dans l'oubli)

Ah, j'ai reçu mon diplôme :