Cinquième séminaire intensif
Enfin, ce séminaire allait avoir lieu à Saint Jacut, près de chez moi.
Je me réjouissais d'avance à l'idée de faire découvrir ma région et mes lieux de vie aux autres participants.
J'accueillis d'abord Olga à l’aéroport, vendredi en début d'après-midi.
Comme elle n'était pas pressée, je pris pour l'amener à l'abbaye le chemin des écoliers, et lui fis visiter Dinan, ma maison de Plouer, et mon verger.
Chez moi elle rencontra ma mère avec qui elle eut un très bon contact.
Ma mère me dit ensuite que c'était "quelqu'un de bien".
Le soir tard je retournai à l’aéroport prendre deux participantes venues de Suisse.
Nous avions la chance d'être à nouveau avec Giovanella, qui arriva de Saint Malo en taxi.
Le samedi matin, j'eus la surprise de voir deux nouveaux dans notre groupe, Jean et Arlette. Deux anciens du groupe précédent dont le cycle s'était achevé, qui avaient manqué quelques séminaires et venaient chez nous compléter leur formation.
J'en avais été prévenu dans l'habituel courrier de confirmation, mais n'y avais pas prété attention.
Je n'en étais pas gêné, car j'avais déjà rencontré ce groupe lors d'un séminaire intensif à Habère Poche. Nos deux groupes avaient résidé là en même temps le dernier W.E. et nous nous étions vus à la cafétéria. Je m'étais trouvé bien avec ces personnes, que j'avais senties décontractées, sereines, ouvertes, positives.
Comme elles étaient en avance sur nous dans la formation, cela augurait bien de la future évolution de notre propre groupe.
Malgré le désir qui m'en était venu, une rencontre de travail en commun n'avait pu être organisée, chacun des groupes ayant en priorité des activités spécifiques à effectuer, qui ne laissaient plus de temps pour cela.
Ils se présentèrent brièvement, et reçurent un retour positif de plusieurs participantes.
Puis plusieurs d'entre nous font part d'où elles en sont dans leur vie.
Deux divorces sont pratiquement réglés, deux séparations (dont une suivie tout de suite d'une nouvelle rencontre), et un sérieux questionnement plein de colère sur le partenaire.
En somme, congruence et centrage sur soi.
On parle même d’égoïsme, avec un long échange sur le thème.
Une participante est perturbée de ne plus penser à sa famille lorsqu'elle est avec nous.
L'intervention d'Olga disant que cela lui était aussi arrivé lors de sa propre formation, et qu'une fois chez elle elle avait été encore plus disponible à ses proches qu'avant, ne la rassura pas vraiment.
Des besoins d'entraînement à la relation d'aide se firent jour, et on organisa, après moult discussions, une chaîne thérapeutique et un atelier d'empathie avec Giovanella, où je m'inscrivis comme observateur.
Jean avait une attitude bizarre et amusante dans le groupe.
Il intervenait toujours en reformulant les personnes qui avaient parlé, sans jamais s'exprimer sur lui-même.
Cela fut criant quand il insista pour "faire parler" Julie, alors que nous croyions tous que c'était lui qui avait besoin de parler.
Julie ne voulait vraiment rien dire de plus, aussi nous entreprîmes Jean pour mieux comprendre son attitude.
Moi-même lui exprimai clairement mon étonnement et ma frustration spécialement à ce moment de ne pas le voir s'exprimer, alors que j'avais compris qu'il en avait fait la demande, et que j'étais resté spécialement pour l'entendre, au lieu d'aller dans l'atelier d'empathie.
Jean nous répondit que, pour le dernier séminaire de sa formation, il avait choisi de se mettre personnellement en retrait, pour s'exercer à la facilitation du groupe.
Nous comprîmes alors mieux son attitude, et dîmes que nous l'acceptions entièrement, quels que soient ses choix : parler où se taire sur lui-même.
Depuis le début de ce séminaire, je m'étais senti mal à l'aise, peu présent, lent dans mon esprit et mes perceptions, comme "pris dans de la colle", et cet échange avec Jean, à ma grande surprise, me remit dans mon dynamisme, ma vivacité, ma présence au groupe et à moi-même.
Peut-être avais-je senti inconsciemment jusque là quelque-chose qui ne collait pas, me dérangeait, et qui venait d'être éclairci.a
Comme j'étais dans cet état "vaseux", je m'étais résigné jusque là à ne pas participer aux chaînes thérapeutiques et laboratoires d'empathie qui s'étaient organisés, suivant en celà les indications de mon organisme.
Tout ce que je m'étais permis, c'était d'être observateur de Marielle, et client de Martine, qui voulait éprouver son écoute, et connaissait ma réputation de client exigeant.
Je trouvai son écoute parfaite, mais elle n'était pas convaincue, aussi se décida-t-elle à participer à un laboratoire avec Giovanella, pour avoir l'avis extérieur d'une professionnelle chevronnée.
Giovanella nous incitait vivement à participer aux laboratoires, car la fin de la formation était proche. Je me sentais un peu coupable de n'en rien faire.
Aussi ce que je percevais personnellement comme une insistance me mit mal à l'aise, et je le lui dis.
Dès que je me sentis bien, je me proposai au premier laboratoire d'empathie qui se présenta, avec elle.
On appréciait beaucoup la façon dont Giovanella supervisait un laboratoire.
Dans son commentaire, elle nous retournait une quantité d'observations incroyables, précises.
Nous nous demandions comment elle pouvait écouter à la fois l'écoutant et l'écouté, et prendre tant de notes.
Dans mon premier rôle d'observateur, au séminaire dernier avec Olga, j'avais été frappé du fait que j'avais surtout écouté la cliente, et incapable de rien dire de précis sur la qualité d'écoute de la thérapeute.
Surtout que Anne, qui était alors avec moi, et à nouveau cette fois-ci, avait donné son commentaire avant moi avec force détails ; la différence m'avait semblé criante.
Après elle, je n'avais plus rien à dire.
Observateur de Marielle, j'avais bien pu parler de sa qualité générale d'écoute, mais restai incapable de donner aucun détail précis.
Giovanella, par contre et selon son habitude, avait donné foultitude de détails intéressants et significatifs, basés sur des "mots clés".
Aussi, cette fois-ci, je m'attachai à prendre rationnellement mes notes, et demandai à parler en premier.
J'avais réussi à noter des points précis importants et, même si j'avais déjà oublié l'intégralité de l'entretien (j'ai très peu de mémoire), en relisant mes notes je retrouvais l'essentiel de l'échange. J'étais content de moi.
Mais je parlais encore trop sur l'expression de la cliente, au point que cela la relançait dans son vécu émotionnel.
Giovanella me recentra sur la qualité de l'expression de la thérapeute, en précisant que dans l'observation, il ne fallait pas nommer les personnes mais employer les expressions "la cliente", "la thérapeute", pour les impliquer émotionnellement le moins possible.
La première soirée passée ensemble fut spontanément une soirée massage.
Comme au séminaire précédent j'avais exprimé que je désirais plus recevoir et moins donner, je fus exaucé par les mains de quatre masseuses en même temps. Pas mal !
Deux autres soirs, j’emmenai les personnes intéressées dans mes "endroits secrets".
Des ballades dans les environs que j'affectionne particulièrement et où je vais régulièrement.
Elles furent très appréciées.
Le mercredi après-midi est traditionnellement jour de repos.
J'en profitai pour rentrer chez moi donner mes cours habituels d'Aikido et de Katsugen.
Je fus triste que personne du groupe y participe, je m'en étais fait une joie à l'avance, mais ils préféraient tous consacrer ce temps à la visite des environs : Saint Malo, le Mont Saint Michel.
Je le comprenais bien, et m'en remis tout seul. Je n'en avais pas parlé au groupe, pour ne pas avoir l'air d'insister.
Cependant quatre participantes m'accompagnèrent en début d'après-midi dans la visite de mes domaines et rencontrèrent ma mère, et le plaisir que manifestement elles y prirent combla largement mon besoin de reconnaissance.
Ma mère trouva qu'elles aussi étaient des filles "très bien" et elle était heureuse de me savoir en leur compagnie.
Je profitai également de ce passage chez moi pour tirer mes photos. J'ai acquis récemment un appareil numérique et je tire mes photos sur mon imprimante d'ordinateur.
Je tire en grand sur des feuilles ordinaires qualité photocopie, avec mon imprimante à jet d'encre, et cela donne comme des tableaux de peinture, pas du tout comme les photos classiques sur papier argentique.
La définition et les couleurs sont bonnes, tout le monde les a aimées et du coup m'en a commandé un certain nombre de tirages.
Comme j'adore faire ça, je suis retourné chez moi vendredi soir pour les faire.
On a trouvé que je suis un artiste, et c'est vrai que moi-même, qui n'ai jamais su ni dessiner ni peindre, ai l'impression d'en être un quand je vois sortir ces images de mon imprimante !
C'est une sensation bienfaisante.
Je n'ai pas encore parlé d'Arlette parce qu'elle a été une personne très discrète.
Elle s'est comme fondue dans le groupe, comme arrivent bien à le faire les facilitateurs professionnels.
Mais en dehors des séances, elle est restée à l'écart, rejoignant sa chambre assez vite où regardant la télé dans la salle commune avec les autres pensionnaires.
La veille de son départ elle nous exprima avoir gardé une distance de peur de trop s'attacher à nous et souffrir de la séparation.
Mais quand nous étions avec elle nous ne ressentions aucune distance et souhaitâmes tous garder contact d'une façon où d'une autre.
Jean, lui, se laissa prendre par notre "charme".
Il s'était attaché à nous et se demandait (avec nos pressants encouragements), s'il n'allait pas prolonger sa formation avec nous.
Depuis le début de la journée, Marielle voulait faire un exposé en rapport avec son activité professionnelle, mais cela était toujours repoussé, quelque chose de ressenti comme plus urgent prenant chaque fois le devant de la scène.
En fin de soirée elle n'y tint plus et se fâcha, criant que ceux que cela n'intéressait pas sortent, afin qu'elle puisse enfin être écoutée par les autres.
Je comprenais bien qu'on puisse se mettre en colère, cela m'était déjà arrivé, oh combien, mais n'appréciais pas qu'on veuille m'imposer un exposé théorique à ce moment précis.
Cela aurait été pour exprimer son émotion et sa frustration, je l'aurais bien volontiers écoutée.
Peut-être aurait-elle mis du sentiment dans la lecture de son exposé.
Mais je craignais que cela ne s'adresse avant tout à mon intellect, et je ne venais pas à cette formation pour ça.
Les quelques rares exposés théoriques faits jusqu'à présents l'avaient été sur l'approche, et à la demande des participants.
Aussi je sortis, et fus rejoint par deux autres personnes.
Nous rouspétâmes un peu entre nous, en nous promenant sur la plage qui jouxte l'abbaye.
Le soir, je m'informai auprès de certains de ceux qui étaient restés sur ce qui s'était passé.
Je n'étais quand même pas très rassuré sur la suite.
Je restai notamment longuement à marcher en compagnie de Jean, avec qui je me sentais vraiment bien. Il faisait pour moi un vrai bon compagnon.
Cela me faisait penser à mon ami d'enfance, quand j'avais entre 7 et 10 ans, à l'île d'Oléron.
Il portait le même prénom que lui.
Le lendemain matin je fus surpris d'être accueilli par Marielle aussi chaleureusement que d'habitude, comme si rien ne s'était passé.
Il ne fut question de rien non plus à la séance de travail.
Je me dis qu'en début de formation cet évènement aurait sans doute donné lieu le lendemain à de longues explications et justifications, et que nous avions fait de grands progrès dans la simplicité et l'acceptation de l'autre.
Je m'inscrivis avec Giovanella à un atelier "comment mener un entretien d'aide d'après son expérience" (surtout ne pas dire "technique" d'entretien car Rogers se retournerait dans sa tombe !)
Parallèlement, le reste du groupe travaillait avec Olga sur "comment présenter l'ACP"
Le lendemain nous devions inverser les rôles.
Mon problème n'était pas tellement de présenter l'ACP, mais d'expliquer en quelques mots à n'importe qui qui me le demande ce que je viens faire dans cette formation.
Ma réponse serait : me sentir mieux et améliorer mes rapports avec les autres, pour mieux m'occuper de mon association, mieux assurer mes cours d'Aikido, de Katsugen, et surtout mes groupes de parole.
Le dimanche matin est perturbé par l'annonce d'une grève à Air France et l'annulation du vol que devaient prendre les deux participantes que j'étais allé chercher à l’aéroport.
Le calme revenu, un échange très fort d'une participante qui d'habitude parle peu, et se dit à tel point déstabilisée qu'elle se sentait attirée par la fenêtre de sa chambre au 2e étage.
Elle avait même demandé à son amie de monter avant elle la fermer pour limiter le risque.
Elle en était étonnée elle - même, et cela lui montrait bien qu'on ne peut jamais vraiment prévoir ce qui va se passer à l'intérieur de quelqu'un.
Cela me rendait songeur quant à la conduite de mes propres groupes et à ma responsabilité.
Elle dit cependant avoir la sensation d'avoir dépassé le problème et ne plus se sentir en danger.
Les départs furent comme souvent échelonnés et je raccompagnai en début d'après-midi trois personnes à l’aéroport, dont Olga.
Il faisait extrêmement chaud, et nous plaignions nos compagnes qui avaient choisi de rentrer en voiture pour un périple de la journée entière.
Il me semblait que j'avais bouclé un cycle et que j'aurais pu finir là ma formation.
On avait fixé les dates des derniers W.E. de rencontre, un an encore !
On sera sans aucun doute très bien formés.
11ème séminaire de WE
Je n'ai pas trop envie de faire ce compte-rendu.
Cependant je le fais car j'aime bien terminer ce que j'ai commencé.
J'y suis allé en train, car j'ai maintenant ma "carte de vieux".
J'ai soixante ans, je suis à la retraite, j'ai donc acquis la carte "senior" de la SNCF.
Dans le train, j'ai rencontré ce mignon chien.--
Nous étions au Rocheton, près de Melun, nous aimons tous cet endroit.
Une bande de jeunes très agréables et joyeux était là aussi en séminaire.
Dès l'entrée j'ai exprimé ma joie d'être retraité. Comme si j'avais passé un cap.
Cela me donne une sécurité et un statut social agréables.
Cela me permet de me sentir plus serein, avec la sensation de n'avoir plus rien à prouver, d'être libre de faire ou ne pas faire ce qui me plaît.
J'énumère aussi les bonnes choses qui me sont arrivées cet été :
- Mes stages d'Aikido vécus dans un contexte très agréable et chaleureux, à l'occasion desquels j'ai pu avoir avec mon amie et son fils une relation détendue, harmonieuse et joyeuse.
- la mystérieuse disparition de l'intolérance alimentaire que j'avais envers les céréales, les pommes de terre, et les produits laitiers
Elle me provoquait une énorme tension au niveau de la nuque, bloquait ma respiration, ma pensée, ma capacité d'être en relation à l'autre, comme quelqu'un qui serait en proie en permanence à une violente douleur.
Je m'en suis aperçu par hasard début juillet, en prenant du couscous pour du millet.
Je le mangeai par erreur et n'en subis aucune conséquence.
Intrigué, je testais d'autres aliments à risques, sans plus de résultat.
Cela fait maintenant deux mois, et en toute circonstance (même chez ma mère) je peux manger librement pain, gâteaux, patates, fromage, etc..
Je suis très surpris et n'ai aucune explication à donner, pas plus que je ne pouvais expliquer l'apparition de ce phénomène, qui à certaines périodes a été très violent, pour des quantités infimes ingérées.
D'autres apportèrent aussi leurs bonnes nouvelles :
Nathalie cet été, dans son centre d'aide aux personnes dépendantes, s'était trouvée capable d'assumer toutes les fonctions, en l'absence des divers responsables en vacances.
Elle découvrait aussi la thérapie par le cheval, qu'elle se proposait d'apprendre.
Je la trouvais plus simple et naturelle dans sa tenue vestimentaire, et en même temps je remarquai que je n'avais plus l'attitude de retrait et d'évitement que depuis le début de la formation j'avais spontanément envers elle.
Sans doute par son habillement, que je trouvais très sophistiqué et recherché, je devais jusqu'alors recevoir un message qui me mettait mal à l'aise.
Je lui dis que j'aimais sa tenue simple et naturelle, mais elle me répondit se sentir négligée et mal habillée.Je lui dis que non.
Joelle avait trouvé un travail dans une association d'aide aux personnes au RMI ou SDF.
Elle se découvre.
Elle ne sait pas encore nettement ce qu'elle veut, mais sait précisément ce qu'elle ne veut plus.
Elle aime être dans le groupe, mais est plus profondément au contact d'elle même quand elle se trouve seule.
La fréquentation du groupe l'aide à cela.
Elle est émue jusqu'aux larmes en parlant de la relation très forte qu'elle a nouée en dehors du groupe avec Huguette, qui habite près de chez elle.
Ce lien l'a beaucoup aidée dans ses difficultés personnelles.
Anne avait déjà un emploi similaire à celui de Joelle avant d'entrer dans la formation.
Elle s'y sent très bien, tant par la nature même du travail que par le contact avec ses collègues.
Elle ressent néanmoins qu'à présent elle s'en détache, avec le désir de faire autre chose de plus personnel, sans savoir encore exactement quoi.
Elle fait le point sur ce que lui a apporté la formation : pour elle c'est essentiellement mieux vivre l'instant présent.
Avoir une vie plus cool et relax avec ses proches, prendre simplement les choses comme elles viennent.
Françoise semble avoir trouvé le compagnon idéal, attentif, à l'écoute, prêt à la soutenir dans sa relation difficile avec ses parents.
Mireille va devoir assumer un rôle d'"animatrice chef" dans ses séminaires de développement personnel.
Mais elle a peur d'être seule debout au tableau devant tout le monde, et spontanément tout le groupe lui propose son assistance pour s'y entraîner avec lui.
La journée du lendemain est consacrée à cela, par demi groupes.
Même devant nous qu'elle connaît très bien, il lui est très difficile d'être le centre où se focalise l'attention.
Cependant, au deuxième tour, c'est plus facile.
Et le lendemain, elle nous dit qu'elle se sent transformée, comme si elle avait passé un seuil initiatique, et a la forte sensation "d'être".
Elle a l'impression d'avoir reçu notre confiance.
Je découvre Jackie, la coanimatrice, qui fait comme moi de l'Aikido.
Quand elle me dit que c'est l'Aikido qui lui a donné envie de faire du développement personnel, je désire recueillir son témoignage.
Bruno se sent acceptant et ouvert.
Laurence prend conscience que tout a sa place, même les choses qu'elle jugeait avant négatives et indésirables.
En petit groupe, deux participantes expriment qu'elles se sentent à l'écart, pas écoutées par le groupe, qui ne leur laisse pas d'espace de parole.
Odette s'insurge vivement, disant qu'il y a de nombreux moments où elles pourraient parler si elles le désiraient.
En fait, il leur est difficile de parler en grand groupe.
A moi aussi, mais j'arrive à me lancer.
Puis le lendemain Odette se rend compte que ce mouvement spontané, quelle avait intérieurement évalué sur le moment comme "pas très ACP", l'avait ensuite rendue plus disponible à l'écoute.
Qu'il avait marqué un changement par rapport à sa conduite habituelle, qui était que sa spontanéité au dernier moment s’arrête, et se transforme en frustration.
Elle se découvre soudain congruente, même si c'est maladroit et demande à être affiné dans la forme, et en ressent un "bonheur au ventre".
Huguette est dans un état de confusion et d'immobilisme.
Elle attend que cela se passe.
Ce séminaire a passé très vite.
On a voulu faire une photo de groupe.
12ème Séminaire de WE
Je suis allé à ce séminaire dans le même état d'esprit qu'au précédent, c'est à dire sans ressentir l'impatience et l'enthousiasme habituels, et sans attente particulière.
J'y suis allé parce que c'était inscrit dans mon calendrier.
J'éprouvai assez vite le besoin d'exprimer ce nouveau ressenti vis à vis du groupe, et cela donna l'occasion de faire un groupe à thème, facilité par deux stagiaires, pendant que nos deux animatrices en titre se plaçaient, comme superviseuses, en dehors du cercle.
Cette fois-ci c'était Brigitte, psychologue dans un hôpital psychiatrique, qui était à nouveau parmi nous comme coanimatrice.
Je fus très impressionné, et nous tous je pense, d'entendre ce que cette formation avait apporté d'essentiel à la plupart d'entre nous.
Des mots très forts, comme "découvrir ce qu'est être humain" ou "sans cette formation je n'aurais pas pu traverser mes difficultés et survivre", "trouver son vrai soi", furent prononcés.
Pour ma part, j'exprimai que j'avais trouvé ce que j'étais venu chercher, qu'il n'y avait plus de différence à présent entre ce que je vivais dans le groupe et ce que je vivais à l'extérieur.
Je me posais la question de ma participation dans des groupes spécifiquement ACP, car j'avais l'impression de vivre l'ACP d'une façon diffuse dans tous les domaines de ma vie, y compris Aikido et Katsugen , et peut-être cela suffisait-il.
Deux personnes ne s'étaient pas exprimées, justement celles qui au dernier WE s'étaient plaintes de ne pas avoir eu suffisamment l'attention du groupe.
Cela mit en insatisfaction plusieurs, qui dissertèrent sans les nommer sur cette non-communication, regrettant l'énergie qui n'était ainsi pas insufflée dans le groupe.
Elles auraient aimé qu'elles expriment devant le groupe entier ce qu'elles avaient la dernière fois pu dire en sous groupe.
Mais comme on ne les avait pas nommées, soit elles ne comprirent pas qu'il s'agissait d'elles, soit elles firent la sourde oreille.
Elles profitèrent de la liberté qu'on leur avait préservée en ne les nommant pas.
L'une dit "c'est dit, et c'est fini", et l'autre : "toute vérité n’est pas bonne à dire".
Sur ce, elles partirent, car c'était leur heure.
Je restai sur ma faim.
Je ne suis pas d'accord avec ces deux assertions, et je crois que j'en parlerai au nouveau séminaire, qui sera intensif de 9 jours, et risquera d'être chaud.
Par ailleurs dans ce WE, Sylvianne, qui s'est mise en disponibilité pour avoir la liberté d'organiser une nouvelle activité de formatrice, angoisse devant le téléphone, à devoir se présenter et se "mettre en avant". Je la comprends fort bien.
Laurence est heureuse d'avoir reçu en relation d'aide son premier enfant.
Elle n'en revient pas de ce que chaque client en particulier lui a apporté d'enrichissement personnel.
Nathalie exprime qu'elle découvre en elle une très grande faculté intuitive, ou prémonitoire. Toujours plus passionnée par les chevaux.
Elle avait à nouveau mis des chaussures et des bas très sophistiqués, qui me gênaient un peu. Je me sentis cependant à l'aise avec sa propre personne.
Je fis le trajet de retour en train avec Olga.
Je lui exprimai que je me sentais vraiment bien, calme et serein.
Elle me confirma qu'elle aussi avait cette impression.